Carcassonne Manifestation pour l'ouverture du procès de militants anti-OGM
Plus d'une centaine de militants anti-OGM se sont rassemblés, mercredi matin, devant le tribunal de Carcassonne où comparaissent ce jour en correctionnelle cinq militants anti-OGM, dont José Bové, pour une action menée en 2006 contre le semencier Monsanto, a constaté un journaliste de l'AFP.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Les manifestants ont placé devant le tribunal un tracteur portant une banderole "Monsanto pille et tue les paysans de la planète", tandis que d'autres banderoles réclament "une Europe sans OGM" Les anti-OGM ont attendu José Bové en chantant "les OGM on n'en veut pas, ni dans les champs ni dans les assiettes".
A son arrivée au tribunal, le leader altermondialiste a déclaré: "Je suis très serein. Ce procès n'a pas lieu d'être. Nous allons avoir un débat très intéressant sur ce qu'ont fait les gendarmes lors de notre action contre Monsanto". Les prévenus ont monté les marches sous les applaudissements des militants, aux cris de "résistance". "C'est vraiment un procès cocasse", a souligné José Bové.
Une quarantaine de militants ont été autorisés à entrer dans le tribunal, où le procès s'est ouvert à 8h45. "On est dans une situation totalement contradictoire, avec le Grenelle de l'environnement et le moratoire sur le Mon810 d'un côté, et de l'autre côté une loi qui vient de passer dans des conditions honteuses et qui va permettre la dissémination des OGM", a déclaré Jean-Baptiste Libouban, un des cinq prévenus. Les cinq militants anti-OGM sont poursuivis pour entrave à la liberté du travail et dégradations lors d'une action, le 13 avril 2006, chez le semencier Monsanto à Trèbes (Aude), près de Carcassonne. Une centaine de membres de la Confédération paysanne, des Faucheurs volontaires et de Greenpeace avaient pris d'assaut le site de Monsanto, en forçant les grillages ou en les escaladant pour entrer dans les hangars et y rechercher des semences transgéniques.
Dans l'attente des décrets d'application de la loi
Prévu initialement le 7 mars 2007, ce procès avait été reporté au 19 septembre dernier, date à laquelle le tribunal avait ordonné sine die son renvoi, se dessaisissant du dossier comme le demandait la défense pour le transmettre au ministère public. Le procureur de la République Jean-Paul Dupont avait demandé le renvoi du procès à une date ultérieure, arguant de la proximité du Grenelle de l'environnement, susceptible de changer la vision sur la question des OGM (organismes génétiquement modifiés).
Début juin, José Bové a comparu devant le tribunal correctionnel de Toulouse avec 40 autres faucheurs volontaires poursuivis pour destruction de maïs OGM lors de deux actions distinctes en 2006 en Haute-Garonne. Le procureur de la République avait demandé une peine de 180 jours-amende à 100 euros par jour contre quatre faucheurs récidivistes, dont le leader altermondialiste, deux mois de prison avec sursis contre trois faucheurs et un mois avec sursis contre les 34 autres prévenus. L'affaire a été mise en délibéré au 4 septembre.
Déjà condamné en novembre 2005 par la cour d'appel de Toulouse à quatre mois de prison ferme pour un arrachage de maïs transgénique en Haute-Garonne un an plus tôt, l'ancien porte-parole de la Confédération paysanne et ex-candidat à la présidentielle de 2007 a vu, en décembre dernier, cette peine transformée en 120 jours-amendes à 40 euros, soit 4.800 euros. Le Parlement a adopté le 22 mai une loi, controversée, sur les OGM, qui reconnaît "la liberté de consommer et de produire avec ou sans OGM" en France, et qui instaure un délit de fauchage. Ses décrets d'application n'ont pas encore paru.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :